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Echos partagés : le contrat de coalition des feux de signalisation est-il le grand coup de balai nécessaire ?

Les premières réactions des alliances de l’économie en ligne concernant les plans du SPD, des Verts et du FDP au niveau fédéral laissent transparaître une certaine déception : « En matière de numérisation, le contrat de coalition reste quelque peu en deçà des exigences élevées du document exploratoire », estime Achim Berg, président de l’association IT Bitkom. Il reconnaît néanmoins « une multitude de bonnes approches pour préparer l’Allemagne au monde numérique ». Il s’agit maintenant de mettre en pratique des projets clés comme la numérisation de l’administration et des écoles. Parallèlement, les feux de signalisation devraient être renforcés « là où il y a encore des lacunes, comme dans la politique des données et les identités numériques ».

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Berg se réjouit que le contrat de coalition de la nouvelle alliance gouvernementale présenté mercredi « tienne expressément compte » de l’importance des « processus de transformation qui font époque » que sont la numérisation et la décarbonisation. Il a également approuvé le fait qu’un regroupement des compétences soit prévu et que la numérisation obtienne pour la première fois « une place fixe à la table du cabinet » avec le ministère fédéral prévu pour les transports et le numérique.

Le chef de l’association eco de l’économie Internet, Oliver Süme, a en revanche regretté « que les feux de signalisation ne profitent apparemment pas du moment historique pour réorienter la politique numérique en Allemagne » et ne souhaitent pas créer un ministère du numérique spécifique. Le « défi important » que représentent par exemple l’éducation en ligne, le développement de villes intelligentes durables ou « la concurrence mondiale pour les marchés numériques » doit être poursuivi comme un « appendice » du ministère des Transports. Il s’agira donc de répartir clairement les compétences numériques des différents ministères, afin d’éviter que beaucoup de choses ne soient à nouveau « broyées ».

L’association allemande des PME informatiques (BITMi) dresse un premier bilan positif. Les membres de la coalition auraient compris que la numérisation est « l’instrument le plus important pour assurer la prospérité de l’avenir sur un site technologique respectueux du climat ». Mais il manque des « objectifs mesurables » à de nombreux endroits.

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Beaucoup de choses vont dans la bonne direction, a déclaré le président des employeurs Rainer Dulger. La numérisation, la protection du climat et l’évolution démographique exigent toutefois un grand coup de balai. Malheureusement, celui-ci n’est pas toujours visible. Les associations de télécommunication et de haut débit Anga, Breko et VATM se sont montrées soulagées que le prochain gouvernement fédéral s’engage à développer le gigabit de manière autonome et qu’il n’y aura pas d’aide supplémentaire à hauteur de plusieurs milliards. Les moyens financiers disponibles sont suffisants.

Les principaux leviers devraient être l’accélération des procédures de planification et d’autorisation et la promotion de méthodes de pose alternatives. Le mot d’ordre est désormais « tout sur le verre », a souligné la Breko. Avec les bons prévus pour la fibre optique jusqu’au domicile (FTTH), la « prime à la casse » pour les raccordements en cuivre est enfin arrivée. Le renforcement annoncé des dispositions relatives à la protection des clients, par exemple en cas de non-respect des promesses en matière de bande passante, constitue un bémol.

L’accord va dans la bonne direction, a salué Felix Falk, directeur de l’association allemande des jeux vidéo. Des projets tels que le renforcement de la place des jeux, la pérennisation de la promotion, l’utilité publique potentielle pour les associations de sports électroniques et une focalisation plus forte sur la numérisation et la réduction de la bureaucratie constituent « une très bonne base ».

« À première vue, l’accord de coalition est encourageant », souligne Markus Beeko, secrétaire général d’Amnesty International en Allemagne. Les feux de signalisation mettent l’accent sur les droits de l’homme, notamment en ce qui concerne la numérisation, l’intelligence artificielle et l’appel à un « droit international du réseau ». La facture globale de surveillance demandée pourrait apporter une « protection contre l’espionnage étatique disproportionné ». Le porte-parole du groupe CDU/CSU pour les affaires intérieures, Mathias Middelberg, a quant à lui déploré que la sécurité des citoyens soit négligée. Selon lui, la protection des données et les possibilités de porter plainte contre les fonctionnaires de police sont plus importantes pour le gouvernement rouge-vert et jaune que l’efficacité des poursuites pénales et de la lutte contre le terrorisme.

Plusieurs organisations de protection de l’environnement ont critiqué le document, le jugeant insuffisant. Il « ne suffit pas pour respecter la limite de 1,5 degré », a critiqué Fridays for Future, contredisant ainsi le ministre potentiel de l’économie et du climat Robert Habeck (Verts). Les propres promesses seraient rompues, avec les mesures présentées, les trois partis ont « délibérément décidé d’une nouvelle escalade de la crise climatique ». Les militants ont qualifié de « scandale » le fait que l’Ampel ne veuille pas augmenter le prix du CO₂. Greenpeace et les Jeunes Verts sont également mécontents. Selon eux, le tournant annoncé en matière de transports ne se produit pas.

« L’association allemande de l’industrie de l’énergie et de l’eau (BDEW) estime qu’il y a lieu d’être optimiste quant à l’accélération de la transition énergétique. Le programme d’urgence prévu pour la protection du climat pourrait déjà dénouer des nœuds importants. Le relèvement des objectifs de développement des énergies renouvelables à 80% est « très ambitieux, surtout dans le contexte d’une consommation d’électricité croissante ». L’accord prévoit un besoin de 100 à 130 gigawatts d’énergie éolienne sur terre d’ici 2030, ce qui correspond à l’installation de 25 à 38 éoliennes par semaine. En 2020, seules huit nouvelles éoliennes ont été construites chaque semaine. La simplification des procédures de planification et d’autorisation pourrait toutefois jouer un rôle d’accélérateur. Le BDEW soutient également la suppression de la taxe EEG d’ici 2023.

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