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En Israël aussi, l’opposition surveillée par le logiciel espion Pegasus ? – Le gouvernement dément

Même dans le pays d’origine du fabricant NSO, des accusations se font désormais entendre selon lesquelles le logiciel espion Pegasus aurait été utilisé par l’État non pas pour lutter contre le terrorisme et la grande criminalité, mais contre l’opposition politique. Le journal Calcalist (כלכליסט) avait rapporté en début de semaine que certaines autorités policières y avaient eu recours de leur propre chef au logiciel espion pour espionner des personnes qui avaient mené des manifestations contre le Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu. Omer Bar-Lev, l’actuel ministre de la Sécurité publique, a contredit cette affirmation. Selon l’agence de presse AP, il a assuré qu’il n’y avait pas eu de surveillance, que les téléphones portables des manifestants n’avaient pas été piratés : « C’est illégal ».

Suite à l’article de presse, des parlementaires de tous les partis avaient vivement protesté mardi et avaient notamment demandé une commission d’enquête, écrit AP. Le journal évoquait, sans citer de source, huit cas d’espionnage de personnes à l’aide du logiciel espion Pegasus. Mercredi, les démentis du gouvernement ont suivi. Selon le rapport, le ministre de la Justice Gideon Sa’ar a parlé d’un écart impossible à combler entre les déclarations de la police et le rapport des médias. Le parquet a ouvert une enquête et a formellement demandé des réponses à la police. Auparavant, le chef de la police avait seulement reconnu l’achat de logiciels tiers. Le groupe NSO ne s’est donc pas exprimé sur les accusations.

Avec ce rapport, le scandale autour des logiciels espions de NSO Group a désormais atteint le pays d’origine de l’entreprise controversée. L’été dernier, il a été révélé que Pegasus avait été trouvé sur des dizaines de smartphones de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme, de membres de leur famille et d’hommes d’affaires. La liste s’est ensuite allongée et le nombre de pays qui auraient acheté le logiciel espion n’a cessé de croître.

Plus récemment, des rapports sur des membres de l’opposition espionnés en Pologne ont déclenché un scandale que l’on appelle désormais le « Watergate polonais » et qui met le gouvernement dans l’embarras. Au Salvador, on soupçonne le président Nayib Bukele d’avoir fait espionner des dizaines de collaborateurs et collaboratrices de la presse avec Pegasus.

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