Les méta-services Facebook et Instagram ont été interdits en Russie en tant qu' »organisations extrémistes ». Les services déjà bloqués tombent ainsi dans le pays sous la même catégorisation non seulement que les talibans islamistes radicaux et l’IS, mais aussi que les Témoins de Jéhovah et la « société anti-corruption » (FBK) du critique du régime Alexei Nawalny. Selon l’agence de presse dpa, la messagerie WhatsApp, également proposée par Meta, n’est pas concernée. La décision est applicable immédiatement.

Le changement de règles comme motif

La décision d’un tribunal de Moscou fait suite à une modification des règles de la maison mère de Facebook, Meta, dans le cadre de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. Début mars, le groupe avait annoncé qu’il ne sanctionnerait plus, jusqu’à nouvel ordre, les appels à la violence contre les soldats russes dans certains Etats. Des appels tels que « Mort aux envahisseurs russes » ne seront donc pas bloqués, peut-on lire dans un exemple. Selon les médias, même les appels à tuer le président russe Vladimir Poutine et son homologue biélorusse Alyaksandr Lukaschenka devraient être temporairement autorisés – sauf s’ils sont trop spécifiques. Seuls les appels à la violence contre les civils russes resteraient interdits.

Le procureur général de Russie avait immédiatement déposé une demande d’interdiction totale de Meta. Meta avait alors certes précisé la modification des règles et l’avait notamment limitée à l’Ukraine attaquée. Mais cela n’a pas empêché la procédure judiciaire. Les demandes de Meta d’abandonner les accusations ou au moins d’accorder plus de temps pour un examen ont été rejetées. Selon l’agence de presse Tass, le FSB, le service de renseignement intérieur russe, et le Roskomnadzor, l’autorité de surveillance des médias, ont plaidé devant le tribunal pour que Meta soit considéré comme « extrémiste » et soit interdit. Le tribunal a suivi cet avis lundi.