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« Le Watergate polonais » : un expert a des indices sur d’autres victimes de logiciels espions en Pologne

Dans le scandale des attaques d’espionnage contre l’opposition, baptisé le « Watergate polonais », il y a probablement d’autres cibles qui ont été surveillées par le malware Pegasus. John Scott-Railton du Citizen Lab en a au moins la preuve, a-t-il déclaré lundi devant une commission d’enquête du Sénat, cité par Reuters. Cette commission a été créée par l’opposition, qui dispose d’une majorité dans la deuxième chambre du Parlement.

Le parti au pouvoir, le PiS (Droit et Justice), avait refusé d’examiner le scandale dans la première chambre. Lundi, deux collaborateurs du Citizen Lab ont été interrogés au Sénat. Selon AP, un professeur polonais et expert en cybersécurité s’était désisté peu avant après avoir consulté ses supérieurs.

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Le scandale a éclaté peu avant Noël, lorsqu’il a été révélé qu’un éminent avocat de l’opposition, une procureure critique envers le gouvernement et le député du Sénat Krzysztof Brejza avaient été attaqués avec Pegasus. Brejza avait été responsable de la campagne électorale de l’opposition en 2019, les élections ayant été remportées par le parti au pouvoir PiS (« Droit et Justice »). Il avait été révélé par la suite que le gouvernement polonais avait illégalement prélevé 5,5 millions d’euros pour l’achat du logiciel espion sur une cagnotte destinée aux victimes de crimes. Malgré cela, les représentants du parti au pouvoir se sont longtemps moqués des révélations et des accusations. Même si certaines accusations ont été reconnues, le logiciel espion Pegasus du groupe NSO a été utilisé pour espionner illégalement.

La commission d’enquête du Sénat est désormais dirigée par Marcin Bosacki, du parti d’opposition Plateforme civique, dont Brejza fait également partie. Selon l’agence de presse AP, Bosacki a qualifié la création de cette commission de nécessaire « en raison de la plus profonde inquiétude pour notre démocratie et l’avenir de l’Etat polonais ». La commission ne peut toutefois qu’inviter des témoins, mais ils ne sont pas tenus de se présenter. Le parti au pouvoir, le PiS, a également refusé d’envoyer ses propres députés. Selon Reuters, on y affirme que la surveillance n’est possible qu’avec l’accord d’un juge et que ceux qui soupçonnent un espionnage illégal doivent saisir la justice.

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Pendant ce temps, selon la dépêche, des pressions sont exercées sur le père de Brejza, un maire. Celui-ci aurait été interrogé par les enquêteurs en tant que suspect dans une autre affaire. En outre, des alertes à la bombe auraient été envoyées depuis les téléphones portables de l’épouse de Brejza et d’un membre de la famille de l’avocat de l’opposition espionné. Face à ces menaces, ce dernier se sentait rappelé aux « vieilles méthodes communistes », a-t-il déclaré à AP.

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