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Modernisation du mainframe : c’est le monde des applications qui compte, pas la technique

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Lorsqu’il s’agit de migrer complètement des systèmes informatiques patrimoniaux complexes du mainframe vers d’autres environnements informatiques, Björn Langmack est dans son élément. Chez Deloitte, il est responsable au niveau mondial de l’offre du marché pour la modernisation des applications mainframe ainsi que, dans certains cas, de leur migration vers le cloud pour tous les secteurs. Le quatrième épisode de la iX-Le livre blanc sur l’ordinateur central présente les différentes voies qui s’offrent aux entreprises et celles qui s’imposent.

Les interviews mainframe, épisode 4 : Deloitte

Björn Langmack est Global App Modernization Migration Leader dans le domaine du conseil chez Deloitte. Langmack a rejoint le cabinet d’audit et de conseil en entreprise, qui compte actuellement plus de 340 000 collaborateurs dans le monde, en 2017. À l’époque, Deloitte avait racheté innoWake, une entreprise souabe de haute technologie fondée en 2000, dont Langmack était cofondateur et directeur. Aujourd’hui, Deloitte innoWake GmbH se considère comme un pionnier technologique au sein de l’équipe de modernisation des applications des Américains, avec plus de 30 000 experts dans le monde entier et des solutions largement automatisées pour la transformation du code source, la migration vers le cloud et la modernisation des applications des programmes Java, Natural ou Cobol.

Monsieur Langmack, les mainframes soutiennent les processus commerciaux « critiques ». Cela laisse supposer que les programmes d’application sont à jour et parfaitement entretenus. Cette supposition correspond-elle à la pratique ? Et à quelle fréquence êtes-vous confronté à la question de la « dette technique » chez vos clients mainframe ?

C’est là que vous commencez à poser une question passionnante. Les applications que nous trouvons aujourd’hui sur les systèmes mainframe représentent généralement le cœur des processus commerciaux des entreprises qui ont commencé à se numériser dès le dernier millénaire. Et oui, elles ont toujours été entretenues et développées jusqu’à présent, d’autant plus que leur utilisation de longue date les a rendues matures et pratiquement exemptes d’erreurs.

Comme le suggère votre question sur la « dette technique », il y a toutefois quelques sujets qui posent de plus en plus de défis. Je voudrais citer ici trois d’entre eux, qui sont à mon avis les plus essentiels :

  1. Le nombre de développeurs disposant de connaissances spécifiques au mainframe, connaissant les traitements par lots et maîtrisant les langages de programmation utilisés tels que Cobol, PL/1, Assembler et ainsi de suite, est de plus en plus réduit. Il est déjà assez difficile de trouver des développeurs Java.
  2. L’approche du développement d’applications a beaucoup évolué au fil du temps. Alors qu’aujourd’hui, on crée des microservices qui font leur travail de manière autonome, autrefois, on copiait des bouts de code pour les adapter ensuite, ce qui rendait l’application de plus en plus complexe. C’est pourquoi on parle aussi de développeurs de systèmes – car les adaptations à un endroit pouvaient facilement entraîner des erreurs dans une autre partie de l’application.
  3. En règle générale, les applications ne sont pas documentées. Les développeurs seraient ici en désaccord, puisque tout est dans le code. Mais pour cela, il faut d’abord comprendre le code.

Pour revenir à votre question : Je vois moins le défi dans les dettes techniques du côté des applications que dans un monde qui a changé autour des applications. Cela vient du fait que l’on ne modifie que très rarement, sans nécessité, des processus qui fonctionnent.

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Pourquoi les responsables informatiques vous contactent-ils avec l’idée de moderniser une application ? Y a-t-il des déclencheurs typiques pour de tels projets ?

C’est très variable. En règle générale, la réalisation d’importants potentiels d’économie de coûts n’est pas la priorité. Il s’agit plutôt de la prise de conscience du fait que de moins en moins d’experts dans l’entreprise comprennent et maîtrisent le paysage applicatif ou certaines applications. Il ne s’agit pas ici des anciens langages de développement, mais plutôt de la compréhension du fonctionnement de l’application.

Un deuxième moteur de changement est l’augmentation des exigences du business, qui nécessite un développement plus agile ou l’utilisation de ML/AI. Enfin, les stratégies de cloud computing sont de plus en plus souvent à l’origine de ces changements. Pour pouvoir profiter des avantages et des économies de coûts du cloud, il faut aussi prendre en compte les applications sur le mainframe.

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