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TTIP : Lindner veut un nouvel accord de libre-échange avec les Etats-Unis, Habeck s’y oppose

La coalition des feux de signalisation se dispute sur la relance des négociations gelées sur un partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP). A la lumière de la guerre en Ukraine, le ministre allemand des Finances Christian demande une reprise des discussions sur un tel accord de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis, suspendues en 2016. « C’est justement en cette période de crise que l’on voit l’importance du libre-échange avec des partenaires dans le monde qui partagent nos valeurs », a expliqué le politicien du FDP au « Handelsblatt ».

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Des années de vastes protestations et de manifestations avaient stoppé les explorations du TTIP il y a plus de cinq ans. Les opposants évoquaient notamment des zones d’ombre juridiques et un possible abaissement des normes environnementales et de consommation. Lindner souligne donc : « Nous devrions tirer les leçons de l’expérience des discussions sur le TTIP à cet égard ». Il n’a pas révélé comment il entendait réfuter les doutes exprimés par de nombreuses parties.

Certains experts économiques soutiennent néanmoins le libéral. La bonne réponse économique aux pénuries d’approvisionnement et aux dépendances stratégiques n’est pas forcément la renationalisation, mais la mise en place de chaînes d’approvisionnement alternatives par la diversification, estime par exemple le président du Centre de recherche économique européenne, Achim Wambach. Tout comme la Russie, la Chine pourrait également disparaître en tant que débouché, a également mis en garde Vincent Stamer, de l’Institut d’économie mondiale de Kiel, auprès du Handelsblatt . L’Allemagne et l’Europe ont donc besoin d’autres partenaires. Un accord commercial euro-américain est « plus urgent que jamais » par les temps qui courent.

Selon le « Handelsblatt », certains groupes allemands ont déjà annoncé vouloir à l’avenir miser davantage sur le marché américain que sur le marché chinois. Le patron de Volkswagen, Herbert Diess, a par exemple laissé entendre que la part de marché du constructeur automobile aux Etats-Unis devrait passer de quatre à dix pour cent. VW s’était auparavant fortement orienté vers la Chine comme grand marché de vente.

Le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck rejette l’initiative de Lindner, qui n’a apparemment pas été discutée avec les partenaires de la coalition. Les Etats-Unis ne s’attendent pas à une telle nouvelle tentative, et elle n’apporterait rien à court terme, a fait remarquer l’écologiste lundi lors d’une visite aux Emirats arabes unis.

Habeck a fait référence à un « meilleur instrument, plus simple et plus efficace » sous la forme du Trade and Technology Council récemment mis en place par l’UE et les Etats-Unis : « Nous devrions le développer, c’est-à-dire une interaction en matière d’action et de réglementation technique ». Un « débat idéologique » qui pourrait à nouveau compromettre la compréhension coopérative nouvellement trouvée après la fin de l’administration Trump serait un obstacle. Les Verts insistent depuis longtemps sur le fait qu’il ne doit pas y avoir « d’accord au détriment de l’environnement et des normes européennes » lors des discussions sur la facilitation des échanges avec les Etats-Unis.

En avril 2019, le Conseil des ministres de l’UE avait déjà donné à la Commission européenne l’option de principe de rouvrir des négociations formelles avec Washington sur un nouvel accord pertinent. Avec cette décision, les Etats membres ont également déclaré obsolète leur ancien mandat pour le TTIP de juin 2013. Il couvrait un accord commercial exclusivement axé sur les produits industriels. Les produits agricoles devaient être expressément exclus après la controverse sur le « poulet au chlore ». La nouvelle présidente de la Commission, Ursula von der Leyen (CDU), privilégie en revanche la voie consistant à fixer des normes en collaboration avec les Etats-Unis via le Conseil du commerce et de la technologie.

Lindner s’engage également pour que l’Allemagne ratifie enfin l’accord de libre-échange Ceta entre l’UE et le Canada, qui est à peine moins disputé. Après que la Cour constitutionnelle allemande a décidé la semaine dernière que la République fédérale pouvait continuer à participer au Ceta, il n’y a « aucune raison de retarder plus longtemps un tel accord avec un Etat ami ».

Le tribunal a également garanti que les décisions des comités du Ceta « doivent être liées démocratiquement au gouvernement fédéral et au Bundestag », a souligné Roman Huber, plaignant et membre du comité directeur fédéral de l’association « Mehr Demokratie », au nom des initiateurs de la « plainte citoyenne » contre l’accord qui vient d’être décidée. Le représentant allemand au Conseil des ministres a en outre un droit de veto. Une fois que la loi d’approbation allemande sera disponible, l’alliance pourra en principe à nouveau faire appel aux juges de Karlsruhe.

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